Peu
à peu la salle du théâtre d´Arad
s´emplit des participants à la XIe édition
du Théâtre francophone. Bruits, baisers,
signes de reconnaissances. Papa Didi fait le “tour
de la salle ronde” évoquant les équipes
qui nous honorent cette année - les plus fidèles
et les débutants sont signalés.
Les ateliers et
les animateurs étant rappelés, le jury
présenté, les sponsors précisés
donc: “Que le spectacle commence!”
Et tout commença par un petit show filmé
et la mascotte descend pour prendre après sa
place en haut de la scène et à veiller
d´un oeil calme le FESTIVAL.
Henri
Noubel
Un
petit mot de bienvenue. Meilleurs souhaits
pour le XIe festival Arad, toujours recommencé.
C´est la 6ème fois ou la 7ème
- je ne sais plus - que je viens avec grand plaisir
assister et participer au Festival francophone AMIFRAN,
à Arad. L´équipe qui organise
cette Rencontre internationale - avec à sa
tête le presque mythique Papa Didi - les responsables
des troupes roumaines comme étrangères,
et surtout les jeunes venant des pays si différents
mais parlant tous français, méritent
admiration et encouragement. Le théâtre
municipal, un peu suranné, mais tellement intime,
se prête particulièrement bien aux courts
spectacles proposés par ces jeunes européens
(parfois Québecois!). Variées, le plus
souvent comiques, les prestations s´avèrent
chaque année riches d´inventivité,
de spontanéité et de poésie.
Cette session encore, j´en suis persuadé,
ne peut que nous apporter d´heureuses surprises
et de grands moments de joie. Donc, à l´avance,
Vive Arad 2003!
Henri
Noubel, responsable français
de la troupe tchèque
Mieux vaut
ne pas en rêver
Arad - ROUMANIE
Tchekhov
c’est Tchekhov. Profond, triste, réel,
amer... C’est un auteur pour les adultes, toujours
difficile à interpréter. Mais cette
fois-ci nous avons vu un Tchekhov dans le monde absurde
du rêve ou tout est possible. Une blague tchekhovienne
on ne voit pas tous les jours. Le Ionesco de la Russie.
Dans la tête du vieux Boris c’est plein
de personnages, de plus en plus étranges. Timoschka,
son valet bon à tout, la voisine avec son mari
séquestré dans le garage, la jeune fiancée
de Boris, Doris, avec sa mère Loris (et d’ici
le triangle Boris-Doris-Loris), une dame amoureuse
par correspondance d’un criminel, une crépière...
C’est à rendre fou, mon Dieu, tout homme
normal, ne parlons plus du pauvre Boris, qui finit
par être un superstitieux par définition.
Le rêve est si puissant que son seul désir
quand il se réveille est de rester... seul
dans sa solitude.
Comme d’habitude, les AMIFRANs (aînés
cette fois-ci) nous ont enchantés avec leur
jeu vivant, leur théâtre sans paroles
dans le théâtre et les astuces de Liana
Didilesco - des entrées spectaculaires, des
pantomimes soigneusement réalisées et
même un moment acrobatique - la voisine qui
tombe dans la tête - qui a su maîtriser
le texte dans un spectacle plein d’humour et
de fantaisie. On a beaucoup ri. Je serai très
attentif à quoi je vais rêver ce soir,
ou mieux, je ne rêverai pas. Drôle de
Tchekhov, Baboushka. Bonne nuit!
Fidel Printeur
La
princesse aux sourcils bleus
Sint-Ursula-Instituut, - BELGIQUE
Les Belges nous
ont attirés, par leur pièce, dans un monde
fantastique qui gardait des brins et
des odeurs de notre enfance - celui de contes de fées.
Ils ont bien illustré la lutte pour le pouvoir
et la rivalité féminine même entre
soeurs. Comme dans tout conte de fées on y assiste
à la confrontation entre le Bien et le Mal.
Les acteurs ont bien illustré la lutte pour le
pouvoir au-delà de la moralité qui est,
malheureusement, un problème contemporain aussi.
L´action se développe jusqu´au moment
où le prince se libère de la malediction,
la vérité est découverte, c´est-à-dire,
le Bien vainc et les coupables sont punis.
Un élément humoristique et unique est
le fait que les acteurs ont fait appel à un spectateur
qui stupéfait de se voir prince tout d´un
coup, a représenté un délice pour
le public. On les remercie et on leur souhaite “Bonne
chance à l´avenir!”
IMPRESSIONS:
Lenka Albrechtova, Tchèquie: Je
pense que la pièce a été drôle.
J´ai surtout aimé la scène des quatre
bébés. En plus l´auteur de la pièce
est de notre pays. Leur français a été
compréhensible.
Sara Maria Pani, Italie: J´ai aimé
la pièce parce que c´était une histoire
drôle et très jolie. J´aime les pièces
en prose.
Dmitri Golanov, Russie: C´était
un conte assez mignon qui mélangeait des éléments
de plusieurs contes. A l´égard du jeu des
acteurs, je le considère moyen.
Pavel Astafiev, Russie: C´était
un peu nul comme tout, mais j´ai aimé la
scène avec “les trucs” faits par
le roi et les princesses et l´autre acteur qui
imitait les sons.
Paroles,
paroles, paroles
St-Jean de Moirans- FRANCE
Premier
spectacle, l´honneur vient à la France,
Association “Maison pour tous”, Saint-Jean
de Moirans avec le spectacle PAROLES PAROLES PAROLES,
hommage apporté à la chanson française
et à ce qu´elle peut transmettre: “La
musique a parfois des accords majeurs...” (Bernard
Lavilliers)
On peut dire un très grand “Bravo!”
et “Félicitations!”. La pièce
de France a été vraiment excellente,
c´était vraiment spécial. Le talent
et la sensibilité étaient de mise. La
musique, et on a reconnu Edith Piaf, Georges Brassens,
Barbara, Patricia Kaas, Jean Jacques Goldmann, Patrick
Bruel, Renaud et même Jacques Brel et Céline
Dion, a eu un grand effet sur le public qui a été
réellement impressionné.
Les acteurs ont su vivre intensément leur personnage:
vielle femme, maître, élèves,
accordéoniste dans la rue ou amoureux.
L´histoire tourne autour d´une vieille
femme qui, propriétaire d´un vieil appartement,
assourdie par la musique donnée à la
radio, vient fermer le poste. Son fils, un travesti
de carrière, l´avait laissée le
volume au maximmum. Elle s´endort et le rêve
commence... ou peut-être pas. Les rêves
et la réalité s´y rejoignent à
la fin et nous font nous poser la question: “C´est
quoi la vie?”
Les acteurs nous ont promis des “paroles”,
mais ils nous ont offert un peu de tout: musique,
gestes et beaucoup de...spectacle.
Le décor de la pièce, une cuisine modeste,
les transparents pour cacher l´identité,
effacer l´individualité et passer du
particulier au général, a beaucoup contribué
à la mise en valeur du message: les seules
qui restent sont les PAROLES.
Claudia
Farcas, Bianca Costescu,
XIIe F, Collège National “Moise Nicoarã”
IMPRESSIONS: Andrei, Timisoara: J´ai bien
aimé la musique et la gestuelle des acteurs. Vlad, Huedin: Je n´ai pas tellement
aimé la pièce, mais la musique et les
acteurs m´ont fasciné. Adrian, Bucarest: Très bien,
j´ai beaucoup aimé la musique. C´était
super! Angelica Lazin, Arad: La pantomime
m´a plu tellement, beaucoup de passage ont été
des vers des chansons très connues. Ce qui
m´a impressionnée le plus, c´étaient
les gestes qui représentaient les paroles de
la chanson. Angel Alconchel, Espagne: Je pense
que la pièce a été au début
un peu ennuyante, mais après, grâce à
la musique, la pièce est devenue attirante. Roberta Cau, Italie: La pièce
était jolie, mais un peu trop longue. J´ai
aimé beaucoup le jeu des acteurs, la danse,
le garçon habillé en femme. Ils se sont
synchronisés très bien. Bogdan Baciu, Curtea de Arges: Une
très bonne distribution, la musique bien choisie
et très bien utilisée. Félicitations! Mara Bob, Baia Mare: Très
bien joué, j´ai aimé surtout la
vieille femme, je crois qu´elle a fait le spectacle
plus intéressant. Une très bonne musique. Ioana Bâlc, Cluj: Comme d´habitude,
la France nous a donné un très bon spectacle:
un décor intéressant, musique gaie et
une atmosphère ravissante. La danse a eu beaucoup
de significations. Vlad Bãnescu, Timisoara: La
musique a exprimé beaucoup d´aspects
de la vie quotidienne, comme la guerre, les relations
interhumaines. J´ai bien aimé cette pièce.
Très bien la France!
Les
mangeuses de chocolat
GRENOBLE - FRANCE
"Oh,
doux péché du chocolat!" La troupe
de Grenoble nous a offert un véritable "régal".
Nous avons savouré presque diaboliquement le
doux goût de cette pièce. Au-dessous de
l´emballage du vice du chocolat se cachent des
réalités de tous les jours. On trouve
le vice un peu partout! Heureusement dans cette pièce,
le vice a pris une forme plus plaisante. Les types humains
chocolatomanes sont reflétés par trois
arômes du chocolat: raffiné, optimiste
et agressif.
De vraies "prêtresses" du culte du chocolat,
les chocolatomanes sont conscientes de la gravité
de leur problème, elles savent très bien
qu´elles doivent surmonter cette dépendance
en trouvant l´événement "déclencheur".
La thérapeute est le personnage qui, malgré
les apparences - d´une femme qui passe pour rangée-
se trouve dans la même situation. La comédie
et le drame à la fois ont été,
tous les deux, très bien interprétés
par les actrices. L´action s´est déroulée
juste comme le développement de ce vice. Au début
on a goûté l´euphorie du plaisir,
puis on a goûté l´arôme amer
de la souffrance.
Les costumes des chocolatomanes ont été
bien choisis, en reflétant les types humains
et ceux du chocolat, tandis que le costume de la thérapeute
en englobait les trois.
En ce qui concerne la musique, elle appartenait au même
registre des sentiments exprimés par le jeu des
actrices: au début, gaies et optimistes et à
la fin, ayant un ton bien suicidaire.
On a eu le plaisir de voir une pièce dynamique
et la réaction du public l´a pleinement
montré. On ne peut se plaindre que du diabète
qu´on a "contracté!"
Raluca
Popovici, Marius Mitrache,
XIe C, Lycée Pédagogique
"Dimitrie Tichindeal"
IMPRESSIONS: Andreea, Roumanie: La France a été
magnifique, le public a aimé tout, mais surtout
la musique. BRAVO! Florin, Huedin: Les acteurs ont été
des professionnels, j´ai vu ça du début. Cãlin, Arad: Par rapport aux
autres spectacles que j´ai vus, ce dernier a été
très bien "vécu" par les acteurs
et ils ont été très motivés. Erol, Constanta: Une pièce au
superlatif, la colonne sonore très bonne, des
chansons qui nous ont rappelé les années
´80. C´était une pièce au
goût du chocolat. C´était la meilleure
pièce que j´aie vue. Les actrices ont réussi
à me faire rire et à avoir peur et finalement
j´ai goûté au chocolat et je dois
dire que...ça me plaît beaucoup... C´était
super! Anonyme, grand mangeur de chocolat:
A s'en lécher les babines
Lettres
aux arbres et aux nuages
Constanta - ROUMANIE
Dimanche après-midi
c´était le tour de Constanta de se produire
sur la scène du théâtre d´Arad.
Ils ont essayé de transmettre aux spectateurs
la peur des gens face à la destruction de la
nature par la civilisation et la perte des vraies valeurs
dans la société moderne. Et nous croyons
qu´ils ont bien réussi à le faire
par leur jeu profond et surprenant.
L´idée centrale de la pièce est
le manque de communication et l´isolement des
gens à l´intérieur d´un cercle
protecteur, comme dans les formules magiques d´autrefois.
Et cette protection est due au fait que tout tue. Même
la parole tue. Et on s´attache à la nature,
on parle aux arbres, aux nuages et aux oiseaux. On leur
écrit des lettres, des lettres d´amour,
d´espoir, de confiance. Est-ce que la nouvelle
génération prendra soin de ce magnifique
être vivant qu´est la TERRE?
Le public a bien aimé la musique, la gestuelle
des acteurs, ils ont été tous d´accord
à dire BRAVO à la Fondation Culturelle
Amphithéâtre de Constanta.
Après avoir parlé avec les acteurs, on
a appris qu´ils ont travaillé depuis le
1er septembre chaque fin de semaine et qu´ils
ont eu des émotions, mais le public a été
très chaleureux et elles se sont envolées
comme dans un tour de magie.
Bravo pour Constanta!
IMPRESSIONS: Irina Vaida,
Dej: Un accent du sud du pays qui se sentait,
mais le reste agréable. Daria Koroleva, Russie: J´ai
aimé l´intention de l´auteur, il
a bien représenté les problèmes
de la vie quotidienne. Les acteurs ont bien joué,
la langue bien parlée. Veronika, Tchéquie: Le spectacle
magnifique, j´ai aimé surtout le monologue
parce qu´il a exprimé des idées
très intéressantes. Alex (acteur), Constanta: Nous avons
beaucoup travailé, nous sommes contents de notre
réussite, nous espérons que le public
a compris notre message. Radu Negru, Amifran: J´ai aimé
la fille à la fin qui a joué le mieux.
J´ai apprécié sa manière
d´attirer l´attention du public. Patricia Igual, Espagne: La dernière
fille a été très douée,
elle nous a surpris avec son jeu dramtique, son talent
et son bon français.
La
comédie du langage
Bucarest - ROUMANIE
La
structure de la pièce des Bucarestois s´appuie
sur deux pièces de Jean Tardieu: Ce que parler
veut dire et Un mot pour un autre. Le narrateur de la
pièce est Jean Tardieu lui-même et il nous
présente des morceaux de vie quotidienne: la
vie de couple, très rigolo d´ailleurs,
le problème sentimental d´une jeune femme,
les jaccassements des deux femmes etc. Ce qui a été
très intéressant c´était
l´interaction des acteurs avec le public: le professeur
s´adressait directement au public dont il attendait
des approbations.
Le public a été impressioné par
l´originalité de cette pièce, les
acteurs, eux aussi spectateurs, en étant placés
parmi les vrais spectateurs. Ils ont abordé les
jeux de mots tout en centrant leur pièce sur
le problème du langage. Même les différences
lexicales et sémantiques des registres de langue
ont été exploités. Ils ont présenté
une philosophie morpho-lexicale. Le type du langage
choisi représente vraiment le type du comportement
que les gens engagent dans leurs relations.
Leur francais était impeccable, mais le ton de
la voix un peu trop bas.
En conclusion, la capitale nous a impressionnés
encore une fois.
Raluca
Muresan, Diana Rus, XIe C,
Lycée Pédagogique “Dimitrie Tichindeal”
IMPRESSIONS: Alexandra
Vãlean, Roumanie: J´ai senti que
la pièce manquait de quelque chose, c´était
peut-être la musique, le rythme. En reste c'était
bien, ils étaient bien organisés. Cécile Chevallier, France: Ce
qui est drôle, ce qu´ils ont utilisé
le sens des mots qu´ils substituent aux vrais
mots pour obtenir un effet comique et c´est dommage
que, parfois, on n´a pas entendu ce qu´ils
disaient. Audrey de Luca, France: Bonne étude
des différentes attitudes qui sont exprimées
à travers le langage dans des situations plus
ou moins délicates. Stanislav Pikula, Rép. Tchèque:
Une pièce difficile à comprendre pour
quelqu´un qui n´est pas Français.
J´ai compris le sujet et quelques aspects. Noémie, Grenoble: Je crois que
le jeu des acteurs a été très original.
J´ai beaucoup aimé le personnage du professeur
et la scène finale. Ariane, Québec: J´ai remarqué
les rapprochements entre le langage familier et le langage
soutenu. Mais, quand même, il y a eu des expressions
que je n´ai pas comprises. Andrei, Timisoara: Ils ont parlé
très bien le français et le sujet de la
pièce était très intéressant. Ramona, Dej: J´ai aimé
parce qu´ils ont utilisé des instruments
de musique et la musique était très réelle. Vincent, Québec: J´ai
tellement aimé le début et la fin de la
pièce, il y a eu un échange verbal que
j´ai trouvé trés ingénieux. Julie, Belgique: Les vêtements
nous ont impressionnés, très beaux, le
thème aussi, le jeu des acteurs, mais ils n´ont
pas parlé assez fort, mais leur français
était très bon. Vlad, Tg-Mures: Le langage comique
a rendu cette pièce très intéressante
et on peut les féliciter pour leur français
aussi. Carlos Palomar, Pablo Bernar, Espagne:
C´était une pièce pas mal, mais
on a aimé plus les autres.
Rédaction:
Luminita Pilan, proffeseur Lycée Pédagogique
"Dimitrie Tichindeal" Mise en page: Tickã Nistor Direction de la redaction: Aurora Lupu,
Florica Suciu, Luminita Pilan